Shiloh était de petite taille, allait toujours nu pied et ses cheveux, d’un bleu pâle, lui tombaient jusqu’à la taille et étaient maintenus en tresses complexes. Hermaphrodite et né.e avec un adelph identique, leur naissance amena les meilleurs et les pires augures. Les deux enfants grandirent dans un monastère isolé, élevé par des sages, à l’abri des persécutions qu’auraient pu provoquer les craintes liées à leur gémellité.
Quittant à peine l’enfance, il fut demandé aux enfants de se choisir une voie. Une voie différente afin de les séparer, pour leur bien et le bien de leur entourage. Il leur fut accordé une nuit pour se décider. Mais les enfants refusaient la simple idée d’être séparés et au matin, ils avaient disparu. Shiloh fut retrouvé, des jours plus tard, dans un verger. Nul ne sait ce qu’il advient de son adelphe.
La malédiction que représentait sa gémellité levée, Shiloh voyagea de ville en village, de lieux de savoir en bibliothèque, profitant de multiples ouvrages pour s’instruire. Bien que la Grande Guerre n’ait pas encore commencé, l’époque était déjà troublée et Shiloh se plongea dans l’étude et la recherche sentant que ses seules armes contre la violence seraient le savoir et la sagesse. Grandissant au fil des saisons et se révélant dans les arcanes autant que dans le domaine de la pensée, Shiloh laissa une forte impression chez toutes les personnes qui croisaient son chemin.
Durant la Grande Guerre, à force de conseils et de patience, Shiloh rassembla et guida les êtres des plaines de Senwi vers la paix. Développant stratégies de défense et magie de pacification, ses solutions audacieuses favorisaient toujours un dénouement avec un minimum de perte en vie. Malgré les différentes agressions subies par son peuple, Shiloh plaida toujours pour l’apaisement etle retour à l’équilibre plutôt que la punition. C’est ainsi que Shilo devint l’Himeido* de sa jeune nation. A son image, son règne fut nommé “le règne de la sagesse”. Un règne éclairé, juste et bienveillant. Des écoles et académies virent le jour aux quatres coins de la nation, enseignant plutôt le soin et la réparation. Les lieux de savoir furent ouverts à tous et à toutes sans distinction.
Shiloh n’eut jamais d’enfant mais de multiples disciples et c’est l’une d’entre elles qui prit sa place quand Shiloh, alors en médiation dans un verger, disparut mystérieusement ne laissant à sa place qu’une longue mèche de cheveux tressés.
*(Ancien)Titre des souveraines et souverains de la Nation de Lea Philosophe.